« Ça coince dans le GAEC »Episode 10 - Se former, s’informer et se faire aiderDepuis plusieurs semaines, Bruno, agriculteur dans le département de la Manche, nous fait part de son expérience de vie en société. Ce dixième article sera le dernier de cette série.
« Tout au long de mes témoignages, je vous ai présenté huit points de vigilance à respecter lorsqu’on est en société. Comme vous avez pu vous en rendre compte, chacun de ces points a été à l’origine de tensions plus ou moins fortes au sein de mon GAEC. » La remarque faite par Bruno, associé imaginaire, concerne pratiquement toutes les sociétés et comme chez Bruno cette situation est souvent à l’origine de nombreuses difficultés entre associés. Bruno nous explique la façon dont il a procédé au sein de son GAEC pour éviter ces écueils. Ne pas rester seuls face à ses difficultés« Avec mes associés, nous avons su régler nous-même nos divergences lorsqu’elles étaient simples. Dès que les situations devenaient complexes, c’était beaucoup plus difficile. Je vous ai expliqué comment, à plusieurs reprises, nous avons été dépassés par nos dissensions et leurs conséquences. Nous n’avons pas la science infuse. Pour trouver une solution, nous nous sommes informés, nous nous sommes formés et parfois nous nous sommes faits accompagner. Cela nous a pris du temps. Cela nous a également couté de l’argent. Mais nous ne le regrettons pas. L’investissement a été largement rentabilisé. » Une sanction immédiate« Tout au long de ma vie d’agriculteur, je me suis rendu compte que les sanctions des périodes de fortes tensions ont été largement aussi lourdes que mes erreurs techniques. La raison en est simple. J’ai fait subir à l’exploitation les contrecoups de la mésentente avec mon associé. Et nous aurions pu nous séparer sans arriver à nous entendre sur les conditions de partage de la société. La ferme serait devenue ingérable et aurait pu être perdue pour nous deux. Avec l’expérience, je suis convaincu qu’il est indispensable d’envisager l’aspect humain dans une société d’une manière aussi objective que les aspects techniques. » L’importance du volet humain« Je suis issu d‘un milieu agricole qui est caractérisé par une grande pudeur, un monde de « taiseux » comme on dit par chez moi. Mes parents ne m’ont jamais appris à exprimer mes sentiments. Dans ma famille, il y a toujours eu une grande retenue à parler de ses problèmes surtout si ces derniers concernaient notre vie d’agriculteur. J’ai eu besoin de lutter contre cette retenue culturelle car rapidement je me suis aperçu qu’il était indispensable d’évoquer ces questions lorsqu’on est en société. Il faut y ajouter la pression du travail. Plongé dans mes tâches quotidiennes et mes certitudes, j’ai eu parfois des difficultés pour prendre du recul et avoir une vue objective de certaines situations. J’appréciai alors l’intervention ponctuelle d’une personne extérieure capable de dédramatiser les situations et de m’aider à prendre de la hauteur. » Un message d’espoir« J’espère que mon partage d’expérience aura valeur d’exemple, parfois à suivre et parfois à ne pas suivre. Il se veut également un message d’espoir. La vie n’est jamais une ligne droite. Elle est faite de hauts et de bas. Lorsqu’on est en période basse, en prenant les choses en main, il est plus facile de s’en sortir. C’est encore plus important dans l’époque difficile et incertaine que nous connaissons aujourd’hui. Si j’arrive à trouver un peu de temps pour écrire, je vous promets d’en faire le thème de mes prochains articles l’année prochaine. Je vous remercie de m’avoir accompagné tout au long de ces dix semaines et peut-être à bientôt. »
Besoin d’un accompagnement ? Contactez-nous !Vous êtes en société et vous aspirez à améliorer la qualité des relations au travail ? Faites le point avec un conseiller spécialisé en ressources humaines, en 3 étapes : N'hésitez pas à nous solliciter :Réseau Organisation du travail - Gestion Relations Humaines des Chambres d’agriculture de Normandie - Madeline NICOLAS pour la Seine-Maritime - tél. 02 35 59 47 64 - Fabrice RENARD pour le Calvados - tél. 02 31 70 25 38 - Marie-Laurent DUBREUIL pour l’Orne – tél. 02 33 31 48 12 - Isabelle BENNEHARD pour la Manche – tél. 02 33 79 43 80 - Céline MAROCHIN pour la Normandie – tél. 02 31 47 22 84 Article réalisé avec la participation financière du Conseil Général de la Manche et du CasDAR Yves BAILLY - Accompagnateur de sociétés – Médiateur - Chambre d’agriculture de la Manche |
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